Meurtre peu conventionnel à Saint-Mihiel
Meurtre peu conventionnel à Saint-Mihiel
- Hé Laplume ! Tu as lu les Nouvelles de la Meuse
Comme d’habitude, mon cher rédacteur en chef me laisse juste le temps de m’installer à mon bureau. Depuis la perte de mon bras droit, c’est une opération qui me demande un peu plus de temps.
- Non
- Allez, dépêche toi, il y a de la matière.
Je remets à plus tard mes exercices d’écriture de la main gauche et me plonge dans la lecture de ces - Nouvelles - . Comme lui, je souhaite qu’il y ait de la matière, car la vie d’un journal en période de guerre n’est pas une sinécure. Si l’on veut continuer de paraître, il faut éviter tout ce qui pourrait fâcher nos gouvernants. Depuis 1914, pour poursuivre sa vie, - « L’homme enchaîné » a dû louvoyer pour éviter les ciseaux d’Anastasie.
Avant-guerre, j’étais chroniqueur judiciaire à - L’homme libre - . J’ai suivi tous les grands procès, en particulier celui de Mme Caillaux. Quand la guerre est arrivée, j’ai dû comme tant d’autres endosser l’uniforme. La rencontre d’un obus, sur le champ de bataille de la Somme, m’ayant privé du bras droit, j’ai été libéré de l’enfer et ramené au journal. J’avais quitté « L’homme libre », je retrouvais « L’homme enchaîné » [1].
La vie du journal a bien changé, les chroniques judiciaires n’occupent plus leur place d’antan. Nos lecteurs sont plus friands de récit de batailles, auxquels pourtant ils ne croient guère, que de compte-rendu de procès. Néanmoins, nous sommes à l’affût du moindre fait divers propre à tenir en haleine nos lecteurs.
Voilà pourquoi le petit article des « Nouvelles de la Meuse » intrigue tant notre rédacteur en chef.
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